Hermann Fanomezantsoa a realisé qu’il avait un rôle à jouer pour protéger l’environnement à un très jeune âge. Sa passion pour la conservation est née alors qu’il n’avait que 14 ans.
« Déjà à cette époque je voyais que le rythme des pluies était perturbé. Les gens détruisent la forêt sans se soucier des conséquences, les forêts détruites ne sont pas remplacées, ce n’est pas un monde dans lequel je voulais avoir un avenir. J’ai décidé à 14 ans que cela devait cesser et qu’il fallait que je devienne forestier. »
Agé maintenant de 23 ans et étudiant en agronomie à l’Institut Supérieur de Technologie du Menabe à Morondava, Hermann est aussi un boy-scout et Président du consortium des jeunes MAHERY. Le consortium est l’union de sept associations de jeunes de la région autour de la ville de Morondava. Les principaux objectifs du groupe sont de préparer les jeunes à devenir des citoyens responsables qui sont engagés pour la conservation de la biodiversité et pour le développement durable de la région Menabe.
Mobilisation des Jeunes pour apporter le Changement
Le consortium a déjà prouvé sa valeur. Ils ont organisé plusieurs activités promouvant le développement durable et la protection de la biodiversité, dont la restoration de 50 hectares de mangroves. Faire partie de la solution et être redevable à la Région a eu un grand impact sur Hermann.
« Nous avons mené des activités avec les villageois pour les sensibiliser sur l’importance de la protection des mangroves. Nous avons planté des propagules ensemble, travaillé ensemble. J’ai hâte de voir nos jeunes plants grandir pour montrer aux jeunes d’ici ce qu’on peut faire avec de la bonne volonté et en partenariat avec les villageois. »
Etre le Président de Mahery est une grande responsabilité pour Hermann.
« Personnellement, j’ai eu l’honneur et l’opportunité d’être un porte-parole de la jeunesse du Menabe lors de la 11eme Conférence des Jeunes sur le changement climatique à Antananarivo en novembre 2015. Ce fut une opportunité unique de me battre pour mes convictions et celles de mes camarades, et aussi une grande responsabilité pour moi. J’ai pu partager, écouter et sensibiliser de nombreuses personnes. »
L’éducation environnementale comme solution
Pour lui, l’éducation environnementale est la voie à suivre. Hermann a conscience que de nombreux facteurs peuvent ralentir la prise de conscience des problèmes liés au changement climatiques :
« Les gens sont pauvres dans la brousse du Menabe. Nombreux sont ceux qui ont reçu très peu ou voire aucune éducation. Ce sont des faits. La pauvreté, l’illettrisme et le manque d’éducation sont de grandes barrières. Les gens ne sont pas assez ouverts. Pour moi, l’éducation est la seule solution. Il faut que les gens connaissent la valeur de ces ressources naturelles qu’ils détruisent sans le savoir. La protection et la gestion durable de l’environnement doit d’abord passer par une bonne éducation environnementale. C’est un des grands axes de l’intervention du consortium Mahery. »