Halte à la déforestation dans le Menabe! C’est le leitmotiv de la Région Menabe, qui a mis en œuvre, depuis l’atelier du mois de mars 2016, son plan d’action à court et moyen terme pour réagir contre la déforestation. Ce plan est appuyé par la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Ecologie de la Mer et des Forêts et tous les acteurs actifs de la Région, y compris le WWF Madagascar et ses partenaires issues des organisations locales de la société civile.
Une situation critique depuis les 10 dernières années
La surface totale des forêts du Menabe ont perdu 26.000 ha entre 2005 et 2010 (PNAE). Des études menées par le consortium PERR-FH réunissant WCS, l’ONE, Madagascar National Parks ETC Terra, a déterminé en 2015 que le taux de déforestation de la Région Menabe entre 2010 et 2013 est de 4,05%, le taux le plus élevé dans tout Madagascar.
De la Direction de l’Administration Générale et Territoriale de la Région au Représentant de la Justice en passant par l’Archevêché de Morondava aux différentes ONG environnementales de la Région et les exploitants forestiers, tous ont montré leur inquiétude face à l’urgence de la situation. Ils ont plaidé pour des actions concrètes et immédiates afin d’endiguer la déforestation incontrôlée dans la Région.
Monsieur Gilbert Romain, Chef de la Région Menabe, a souligné cette volonté : « Nous connaissons les raisons de cette déforestation de notre Région. La population attend de nous des actes et non plus des paroles. Nous connaissons les rôles et responsabilités, ainsi que la bonne volonté de chacun pour renverser les choses. Travaillons ensemble pour atteindre rapidement notre objectif : Zéro déforestation ou STOP déforestation dans le Menabe. »
Engagement pour une politique régionale de lutte contre la déforestation
Le plan d’action de la Région Menabe a débuté par un atelier de réflexion sur la déforestation et la gouvernance des ressources naturelles à Morondava. Dirigée par le Chef de Région et le préfet de Région, cet atelier a abouti à la signature d’un engagement commun sur sur la lutte contre la Déforestation.
Un plan d’action à court et moyen terme a été établi, et renforcé par une lettre d’engagement. Principalement, cette lettre d’engagement signée par la majeure partie des directions administratives de la Région, les ONGs environnementales, les maires des districts du Menabe, les organisations de la société civile de la Région, les representants des communautés locales et les exploitants forestiers engage les signataires à :
La société civile plaide pour une application stricte de la loi
Les principales organisations de la société civile de la Région Menabe ont pris une part très active aux discussions et aux engagements pris lors de cet atelier : coalition FIVE Menabe, CODE Menabe, OPCI Alokaina, … En effet, dans leurs plaidoyers, les représentants de la société civile de la Région ont mis en évidence les infractions commises durant de nombreuses années et ont plaidé pour une application stricte contre les exploitants illégaux de la filière bois. Un plaidoyer qui a été positivement appuyé par le Procureur de la République de Morondava, Jean Jacques Ratsimandranto : « J’invite vivement les citoyens de la Région, personnes individuelles, organisations de la société civile, autorités à prendre leurs responsabilités et emmener ceux qui commettent des infractions environnementales devant la justice. La justice sera impartiale dans l’application de la loi et contre toute forme d’infraction. »
Pour le bureau du WWF dans le Paysage Manambolo Tsiribihina, qui englobe une grande partie des régions Menabe et Melaky, les forêts du Menabe sont d’abord une richesse pour la région avant d’être un trésor pour Madagascar.
Dannick Randriamanantena, Landscape Manager du WWF pour le Paysage Manambolo Tsiribihina : « La collaboration de tous est une condition essentielle dans la réalisation de notre politique régionale de lutte contre la déforestation. Il ne s’agit pas de désigner des coupables ou de se rejeter les responsabilités. Cette réalisation doit tout d’abord partir des actions de chacun, de volontés individuelles, au-delà des appuis éxterieurs ou des programmes d’activités des organismes nationaux ou internationaux. »