Dans ma nature  

Pour un environnement sain et une vie saine : comment la santé publique et la conservation s’associent pour un Madagascar propre

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Des toilettes bien entretenues peuvent améliorer considérablement l’hygiène dans les communautés rurales.

Souhaiteriez-vous avoir un téléphone portable, une télévision ou des toilettes ? Avant de choisir, considérez ceci : seul l’un de ces trois souhaits pourrait sauver votre vie.

Par Gaëtan Tovondrainy, WWF Projects Officer, Mahafaly Landscape

Mondialement, on estime à 989 le nombre d’enfants qui meurent chaque jour de diarrhée à cause du manque ou l’inaccessibilité à l’eau potable, aux sanitaires ou par manque d’hygiène. C’est l’équivalent de deux avions pleins d’enfants qui s’écrasent au sol sans aucun survivant, et ceci tous les jours. Wateraid estime que 4.000 enfants malgaches meurent chaque année de la diarrhée à cause de l’eau impropre à la consommation et l’inexistence de latrines.

En ce sens, Madagascar est un des pays où le taux d’accès aux toilettes est le plus bas dans le monde, particulièrement dans les zones rurales où, que cela soit par habitude, par tradition ou faute de moyens pour construire, l’accès aux toilettes n’est garanti que pour 7.5% des personnes.

Dans la culture de nombreuses zones du Sud de Madagascar, faire ses besoins dans un endroit confiné (WC fermé ou latrines) est perçu comme tabou donc les familles font leurs besoins au bord de la mer et sur les plages, avec des conséquences désastreuses sur la santé des populations.

Toilet Article Photo_Handwash Demo_creditedDémonstration de lavages de mains

WWF Madagascar s’est engagé en partenariat avec le Ministère de l’EducationABC Domino, une organisation humanitaire qui promeut l’éducation, la plate-forme Diorano WASH pour la vulgarisation des activités WASH (eau, assainissement et hygiène) et les communautés locales pour sensibiliser sur l’importance des sanitaires dans la survie des hommes et encourager les gens à utiliser des toilettes fermées.

Les communautés de Beheloke se sont réunies en novembre dernier pour célébrer la Journée Mondiale des Latrines.

L’action de sensibilisation menée par les autorités, en partenariat avec les communautés de base ne concerne pas uniquement l’utilisation des latrines, mais plus généralement le maintien de la propreté et la salubrité des personnes, dans une région qui subit chaque année la sècheresse, et où les conditions d’hygiènes deviennent rapidement problématiques durant la durant sèche (d’avril à novembre).

Madame la Coordonnatrice de Diorano WASH (WASH = eau, assainissement et hygiène) dans l’Atsimo Andrefana a expliqué pourquoi Beheloke a été choisi pour l’évènement, « Nous avons choisi Beheloke car le taux de personnes qui utilisent des latrines ici est très bas. Cette célébration est aussi et surtout une action de sensibilisation de la population. »

« Nous devons comprendre que l’insalubrité causée par nos défécations impactent directement sur notre santé. Les mouches vont et viennent entre nos déchets et notre nourriture si nous ne vivons pas dans un environnement sain. L’eau peut être souillée et nos enfants peuvent tomber malades. Voilà pourquoi la propreté des mains et l’utilisation des latrines est une priorité. »

school latrines - copyright wateraid Madagascar copieDes latrines nouvellement construites dans une cour d’école Malgache.

Les communautés locales ont été enthousiasmées par cet évènement et ont été réceptifs au message sur l’importance de la propreté.

Le Hazomanga, l’autorité religieuse traditionnelle de Beheloke, a soutenu l’évènement : « Nous avons demandé la bénédiction des esprits pour parfaire la célébration de cette journée des latrines. Ainsi, les latrines que nous avons construits, les dispositifs de lavage de mains et cette cérémonie ont été bénis par les ancêtres. »

La défécation à l’air libre est commune à Madagascar et dans une grande partie du monde. C’est un problème global qui nécessite une solution mondiale. Les nations du monde ont récemment adopté une série de 17 objectifs de développement durable, créant ainsi un agenda de développement pour développer certaines zones critiques de la Terre d’ici 2030.  L’objectif numéro #6 est d’assurer que tout un chacun ait accès à l’eau potable et à des sanitaires.

Comme l’explique Domoina Rakotomalala, Landscape Manager du Paysage Mahafaly dans le Sud-Ouest de Madagascar, la santé et l’environnement sont étroitement liés : « Les objectifs relatives au développement et à la conservation sont liées. Pour atteindre ces objectifs environnementaux, il faut prendre soin des personnes qui vivent près de ces milieux naturels. En améliorant l’accès des populations locales en eau potable  et en faisant la promotion de principes d’hygiène comme le fait de se laver les mains avec du savon et l’utilisation de latrines, WWF aide à construire une société civile en bonne santé et active. Ces personnes peuvent prendre en main leur quotidien en utilisant de manière durable les ressources naturelles.  »

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